causes du chômage des femmes


Mais à l’inverse la détention de ressources spécifiques – comme la formation, la qualification ou l’expérience de l’emploi, mais aussi le soutien familial aux aspirations professionnelles et l’aide dans la prise en charge de l’éducation des enfants – peut permettre de tenir l’expérience du chômage à distance des rôles domestiques et de l’organiser autour de la recherche d’emploi et de l’anticipation d’un retour à l’emploi. Cela concerne des chômeurs qui ont été confrontés à nombre d’échecs et de difficultés dans leur quête d’emploi et qui ne conçoivent plus d’échappée ou d’alternative. Ainsi Colette (identifiée sur le schéma, comme les autres enquêtées nommées infra), ne peut espérer liquider sa retraite avant sept années et élève seule deux enfants, tous deux encore scolarisés ; Irina se trouve dans une situation assez comparable et, survivant grâce à des activités informelles de couture qu’elle développe dans son quartier à la périphérie de São Paulo, elle espère pouvoir s’installer à son compte. Si ce n’est pas le cas celles-ci risquent de délocaliser ou mécaniser leur production. En dépit de ses efforts et de son expérience de la recherche d’emploi elle doute : « je ne sais pas si je peux espérer quelque chose encore. 81-104. Ces cas marginaux correspondent à des situations associant une fermeture de l’accès aux statuts d’inactivité protégée comme la retraite (en raison d’un âge insuffisant ou de la faiblesse des droits acquis) et de fortes contraintes matérielles nécessitant d’obtenir sans délai des revenus. Histoire et devenir des femmes et des hommes licencié-e-s de Moulinex », Travail, genre et sociétés, vol. En France à la même époque, l’hypothèse selon laquelle les femmes supporteraient mieux le chômage parce qu’elles disposent d’un statut de substitution qui « pourrait leur fournir des modèles de comportements et leur permettrait d’éviter le vide créé par la destruction du rythme quotidien » est retenue (Schnapper, 1981, p. 74). Ainsi l’épreuve du chômage est-elle pour les femmes plus souvent associée à un rétrécissement des relations sociales, à un repli domiciliaire et également à des troubles de santé (Roupnel-Fuentes, 2014). Ensuite un rôle concurrent et non négociable s’impose à elles : celui de mère de famille et cela d’autant plus que la division sexuelle du travail domestique est plus fortement installée au sein de leur couple. À propos de l’intelligibilité des expériences vécues », Sociologie, vol. Indubitablement les chômeurs sont aussi des chômeuses. En début de vie active, le taux de chômage des femmes est même moins élevé que celui des hommes. Plus même, le chômage rend plus problématique l’articulation du travail domestique et du travail professionnel – entendu alors comme la recherche d’emploi – car les contraintes générées par la recherche d’emploi sont moins impératives que celles qui proviennent de l’occupation d’un emploi (Demazière, 2006). Le débat sur les causes du chômage représente donc un véritable enjeu de politique économique. Environ 3 000 porteuses de marchandises (femmes-mulets) se retrouvent au chômage à cause du déclin du commerce dans la ville de Fnideq, comme dans l’enclave espagnole. Au-delà des effets de délitement des communautés villageoise, ouvrière et familiale, des différences entre hommes et femmes sont pointées. 333-347. 99-117. TRIBUNE. ), Social Change and the Experience of Unemployment, Oxford, Oxford University Press, pp. 7L’approche compréhensive suggère que le repli sur des statuts d’inactivité n’est pas un trait saillant des expériences des chômeuses. Ainsi les femmes qui ont interrompu leurs parcours professionnel pour s’occuper de leurs enfants sont prises dans une tension entre leurs aspirations à retravailler et les contraintes de leurs rôles domestiques. Nous avons expliqué l’importance du chômage depuis des années dans cette rubrique de conjoncture, au risque de lasser nos lecteurs. Maruani M. (2002), Les Mécomptes du chômage, Paris, Éditions Bayard. 30Les discours des chômeuses non qualifiées sont concentrés dans la zone du découragement, où se combinent abandon de la recherche d’emploi, fermeture des horizons et sentiment d’incapacité à agir pour échapper au chômage. Cette production lui procure une légitimité et une notoriété dans son domaine, et elle s’appuie sur cette ressource pour « trouver la bonne opportunité ». Entre 2019 et 2020, le taux de chômage est passé de 9,2 % à 11,9 %, soit une augmentation de 2,7 points. En este sentido no hay "desempleo de género". Unemployment Experience and Social Policy in the European Union, Oxford, Oxford University Press, pp. L’importance que les chômeuses accordent au travail n’est pas moindre que pour les hommes, la différence pouvant être qu’elles y voient une possibilité d’exister en dehors du cercle familial, quand les hommes y voient un support de leur statut dans la famille (Benarrosh, 2006). Targ D. B. Près de la moitié des entretiens sont situés dans le quadrant sud-est, ce qui se manifeste par une tension, d’intensité variable, entre deux types de projections : les aspirations à l’emploi et les tentations d’un repli sur des alternatives d’inactivité. 21La différenciation sexuée des expériences peut être étudiée à partir de cette schématisation croisant les anticipations des issues du chômage et les occupations du temps de chômage. Ainsi, le poids des contraintes familiales ne conduit pas à une homogénéisation des expériences, car ses effets sont modulés selon les capitaux scolaires et professionnels et les soutiens familiaux. Fin 2003, le taux de chômage des femmes était de 10,9 %, mais n’atteignait que 8,9 % pour les hommes. Moins que d’être fragiles, les aspirations des femmes à travailler sont fragilisées par des édifices normatifs genrés, qui alimentent une « tolérance sociale au chômage des femmes » (Maruani, 1996, p. 54). Rémillon D. (2006), « L’épreuve de la recherche d’emploi vue par les chômeurs âgés », Document de travail du CEE, n° 61. Aux fins de comparaisons des hommes et des femmes, deux cartes ont été dressées, correspondant pour l’une aux entretiens avec les chômeurs et pour l’autre avec les chômeuses. Car si nombre d’extraits d’entretiens indiquent que certaines femmes ont bien perdu leur emploi à l’usine, elles sont plus saisies comme les conjointes des chômeurs que comme des chômeuses elles-mêmes. Les statistiques du HCP indiquent que le chômage des femmes reste assez élevé passant de 13,8% dans le premier semestre 2016 à 14,7% au premier semestre 2017. Pour cela nous étudions les expériences du chômage à l’aune des appartenances de sexe, en cherchant à identifier les impacts du genre sur les significations investies dans la condition de chômeur, sur les manières d’y faire face, sur les anticipations d’avenir. Le diplôme et la qualification pèsent sur les manières d’investir le chômage, selon un processus qui différencie les chômeuses qui ont les chances statistiques d’accès à l’emploi les plus élevées. Ce poids excessif réduit la compétitivité des entreprises, comme la fiscalité, et il pénalise particulièrement les systèmes d’assurance-maladie et de retraites fondés sur la seule répartition. Le taux de chômage augmente avec le niveau d’éducation. Cette option méthodologique est classique quand les matériaux empiriques sont un ensemble, forcément limité quantitativement, d’entretiens biographiques. Le chômage est donc inscrit dans le cadre normatif dessiné par l’obligation de recherche d’emploi, qui au plan juridique définit la condition de chômeur. On retrouve ici une trace de mécanismes identifiés dans des recherches antérieures. Travaillant davantage dans l’industrie, les hommes ont été plus affectés que les femmes par la hausse du chômage après la crise économique de 2008‑2009. Dans le registre, opposé, de la recherche d’emploi, ce sont la compétition pour l’emploi et les ébauches de plans de carrière qui s’opposent au découragement et à l’impuissance conduisant à une marginalisation dépourvue de toute protection. À l’occasion de la Journée internationale des droits des Femmes ce 8 mars, le monde entier célèbre les avancées des droits des femmes. Pourtant, une partie non négligeable des mères interprète le chômage à rebours de ces tensions et l’investit comme une projection dans l’emploi. 647-666. 11Ces analyses éclairent les expériences du chômage des femmes de façon indirecte, en caractérisant le cadre social et normatif dans lequel elles se déroulent. La Journée Internationale des Droits des Femmes est l’occasion idéale pour s’intéresser au bilan du féminisme et à sa place dans la libération de la femme. La reprise d’emploi est indispensable mais incertaine, et les responsabilités familiales sont importantes mais ne sont pas un support statutaire ou même identitaire. Kulik L. (2001), « Impact of Length of Unemployment and Age on Jobless Men and Women: A Comparative analysis », Journal of employment counseling, vol. France Europe, Amérique Latine, Paris, Éditions La Découverte, pp. El segundo refleja la género distribución de roles domésticos, pero sus efectos son limitados cuando las mujeres desempleadas disponen de recursos específicos como la formación, el apoyo familiar para las aspiraciones profesionales o el cuidado de los hijos. ), Femmes et partage du travail, Paris, Éditions Syros, pp. Pendant cette période, elle a écrit un livre sur le conseil en évolution professionnelle, destiné aux actifs qui aspirent à des changements dans leur carrière. & A. Revilard (2012), Introduction aux études de genre, Bruxelles, Éditions De Boeck. 31-42. (dir. 27En resserrant la focale sur les seules femmes au chômage, nous pouvons explorer l’amplitude des significations investies dans cette condition, des conduites destinées à y répondre et des projections de sortie. Mais l’exploitation des entretiens conduit à son rejet : si le travail domestique est généralement dévolu aux femmes, celles qui sont au chômage y voient au mieux un « semblant d’occupation » et vivent, à l’égal des hommes, le chômage comme une épreuve douloureuse. 36Dans d’autres cas, les expériences du chômage sont marquées par la dureté de l’épreuve de la recherche d’emploi : les désillusions s’accumulent, les perspectives se ferment et le découragement gagne. 2En développant une analyse de la privation d’emploi nous tâcherons de saisir les « rouages du genre » (Paillet & Serre, 2014). hommes est de 10,5 % et de 9,4 % pour les femmes, mais elles ont quatre fois plus de risque d’être en inactivité (Insee, 2015). 8La sociologie de l’emploi a impulsé, par l’attention portée sur la distribution des statuts sociaux et l’allocation des formes d’emploi, des analyses centrées sur les différences et les inégalités entre hommes et femmes dans les systèmes productifs (Maruani, 2013). Mais, si ces expériences pointant vers l’inactivité apparaissent spécifiquement féminines, elles ne correspondent qu’à une fraction très limitée des interviewées, de sorte qu’il convient d’explorer plus en détails l’hétérogénéité des expériences des chômeuses. 56, n° 3, pp. On a souligné qu’il était établi (Schnapper, 1981) que les rôles domestiques ne procuraient pas un statut de substitution acceptable conduisant à une réinterprétation de la condition de chômeur – de chômeuse. , Oxford, Oxford University Press, pp. Cette interprétation du chômage est la plus nettement affirmée dans le discours de Chrystèle (ou celui de Céline). Nous l’avons adoptée, en comparant les expériences du chômage selon les territoires dans lesquels les enquêtés sont inscrits (Demazière, 2013a). Les entretiens de chacun de ces groupes sont assez dispersés, tout en se concentrant, de manière spécifique à chaque fois, dans certaines régions de la carte (voir le schéma n°4). Parmi les premières, la moitié correspond à la catégorie des mères, qui renvoie à une figure sociale : celle de femmes combinant diversement au cours du temps rôle familial et rôle professionnel, de travailleuses au parcours professionnel discontinu et difficile du fait de ces arbitrages, d’actives attachées à l’emploi dans la mesure où leur retour sur le marché du travail est la cause de leur chômage. Contrepoints est un journal en ligne qui couvre l'actualité sous l'angle libéral. 23Aussi la variété des significations du chômage est-elle très grande : pour certains c’est le découragement qui domine, alors que d’autres valorisent une recherche d’emploi plus ou moins hésitante ou active ; pour d’autres, l’expérience du chômage est associée à l’engagement dans des activités de débrouillardise qui peuvent être reliées à une perspective professionnelle ou au contraire à un retrait ; pour d’autres encore les significations sont hybrides, mixant recherche d’emploi et débrouillardise ou oscillant entre ces curseurs. Demazière D. (2006), « Le chômage comme épreuve temporelle », dans Thoemmes J. 15-27. Beales A. L. & R. S. Lambert (1934), Memoirs of the Unemployed, Londres, Gollanz Editor. Au total le corpus compte 94 femmes et 105 hommes. Impossible de partager les articles de votre blog par e-mail. Quand l’horizon est marqué par le retrait vers l’inactivité, l’appropriation des activités comme occupations alternatives préfigurant un renoncement à l’emploi s’oppose à la perte de sens de la recherche d’emploi et à un découragement plus ou moins explicite. Le volume des femmes en situation de chômage a atteint 439.000, soit 29,7% du volume global du chômage au 2e trimestre 2020, indique le Haut-Commissariat au Plan (HCP) dans une note sur la situation du marché du travail au T2 2020. 55, n° 2, pp. Sous cet angle les femmes au chômage apparaissent comme une catégorie à part, du moins (un peu) différente, puisque leur privation d’emploi peut être perçue comme moins grave que celle des hommes. Hirata H., Lombardi M. R. & M. Maruani (2008), Travail et genre. On ne peut plus faire l’économie de regarder en face quelles sont les causes réelles de ce drame si corrosif pour la société. Burgi-Golub N. (2002), « Exiler, désœuvrer les femmes licenciées », Travail genre et sociétés, n° 8, pp. Le taux de chômage augmente avec le niveau d’éducation. L’égalité entre femmes et hommes existe désormais au moins dans un domaine : le chômage. Specificities and varieties of real-life experiences, Citizens without Work: A Study of the Effects of Unemployment upon the Worker’s Social Relations and Practices, An Integrative Perspective on the Psychological Response of Women and Men to Unemployment, The Relationship between a Husband’s Unemployment and his Wife’s Participation in the Labour Force, Social Change and the Experience of Unemployment. Davies R. B., Elias P. & R. Penn (1994, « The Relationship between a Husband’s Unemployment and his Wife’s Participation in the Labour Force », dans Gallie D., Marsh C. & C. Vogler (dir. Mais les expériences du chômage peuvent pourtant pointer vers une projection dans des situations d’inactivité, présentées en termes plus ou moins vagues, signifiant un quasi renoncement, mais affectées d’une légitimité minimale, comme le montre le cas d’Armelle. Je ne peux pas laisser les petits tout seuls, ils sont trop petits. (2006), « Le travail du chômage. Ici encore cette forte tendance est combinée à des écarts. Cette opposition dessine un gradient sur lequel les entretiens se distribuent, depuis ceux qui argumentent un accès assuré à l’emploi jusqu’à ceux qui tracent des voies précises de retrait, en passant par ceux qui assortissent ces perspectives d’incertitudes ou d’ambivalences. 25Même si des entretiens sont situés dans toutes les régions de la carte, ils sont nettement concentrés dans la partie inférieure, indiquant le poids de la norme de recherche d’emploi et une moindre propension à mobiliser d’autres investissements de la condition de chômeur, de chômeuse. Ainsi, lorsqu’une femme souhaite travailler, ce qui arrive moins souvent que pour un homme, ses chances de trouver un emploi sont 20 % moindres. Enfin, le taux de chômage des personnes en situation de handicap est de 18 % (soit le double de celui des personnes valides). De 1990 à 2005, le chômage a littéralement été multiplié par 10 chez les femmes», constate Ibrahim Koodoruth, sociologue. En 2017, 45,0 % des chômeurs sont au chômage depuis au moins un an (contre 35,4% en 2009), la … Mais elle ne peut envisager d’être exclusivement mère de famille, pour de multiples raisons : « je ne me vois pas à tourner en rond chez moi. En l’absence d’issue valorisée, c’est le découragement qui domine et qui affecte l’ensemble des versants de la situation, comme le montre le cas de Florence. L’âge a aussi un impact, puisque les plus âgées investissent le chômage de manière spécifique en lien avec la faiblesse de leurs chances de retour à l’emploi. De l’emploi des femmes… vers le chômage ? ), Travail et genre. Durant l’entretien elle oscille entre deux perspectives, soit attendre que ses enfants grandissent, soit continuer à rechercher un emploi acceptable : « je cherche, mais je vois que des horaires difficiles pour l’école. Leur expérience du chômage est pourtant proche du pôle de la compétition, car même si la croyance dans leurs chances de retrouver l’emploi qu’elles visent est moins solide que dans les cas précédents, elles valorisent la recherche d’emploi et anticipent le succès de leur démarche. Therefore we propose a gendered analysis of the experiences of unemployment, based on a qualitative fieldwork lead by in-depth interviews. Je ne vais pas continuer comme ça. États-Unis : « La liberté n’éclaire plus le monde », Comment le social pourrait avoir ruiné le travail, l’éducation et la formation en France. L’idée selon laquelle l’augmentation de la population active ferait croître le chômage est largement répandue : des phénomènes comme l’immigration, l’âge d’entrée et de sortie du marché du travail ou encore le travail des femmes auraient une influence directe. Gallie D. & C. Vogler (1994), « Unemployment and Attitudes to Work », dans Gallie D., Marsh C. & C. Vogler (dir. Forret M. L., Sullivan S. E. & L. A. Mainiero (2010), « Gender Role Differences in Reactions to Unemployment: Exploring Psychological Mobility and Boundaryless Careers », Journal of organizational behavior, vol. Les analyses sont nombreuses, diversifiées et opposées le plus souvent. La délimitation de ces frontières est fluctuante selon les pays, traduisant des légitimations inégales de l’activité féminine. Ce que nous proposons aujourd’hui est de hiérarchiser les causes, compte tenu des enseignements de la science économique, ignorée bien sûr de quelques Nobel comme Stiglitz ou Krugman. Cet argument d’une tolérance plus grande au chômage des femmes est précisément pointé – et critiqué – par les recherches qui sont consacrées au travail et à l’emploi des femmes. Ainsi, lorsqu’une femme souhaite travailler, ce qui arrive moins souvent que pour un homme, ses chances de trouver un emploi sont 20 % moindres. 28Notre échantillon permet de considérer des variables simples pesant sur l’employabilité statistique des chômeurs – hommes et femmes – comme l’âge, la formation, la position professionnelle antérieure, afin d’examiner si elles influencent les expériences vécues. 234-259. The Effect of Unemployment upon the Status of the in Fifty-nine Families, New York, Dryden Press. 154-187. Elle est due aux législations et à l’action syndicale : les « petits boulots » sont interdits et la « précarité » est prohibée. 4Les recherches les plus anciennes consacrées aux manières dont les chômeurs réagissent à la privation d’emploi, aménagent leur vie quotidienne et interprètent leur situation, ignorent la variable sexe et mobilisent le modèle d’un chômeur masculin, en charge de famille et pourvoyeur de revenus. Demazière D. (2013a), « Le chômage a-t-il encore un sens ? En dépit de leur variété, ces expériences sont marquées par une certaine confiance en l’avenir, qui fait écho à l’employabilité statistique plus élevée attachée aux positions de cadres – non âgés – et aux diplômes du supérieur. «Les chiffres sont frappants. Maruani M. L’objectif des entretiens biographiques était de collecter des récits d’expérience, en vue de saisir les significations que les chômeurs investissent dans leur situation, les conduites argumentées qui en découlent, les perspectives d’avenir qui y sont associées. Nous avons expliqué l’importance du chômage depuis des années dans cette rubrique de conjoncture, au risque de lasser nos lecteurs. 121-132. Alors que le foyer n’est pas une source de valorisation pour les hommes qui peinent à y trouver une place, il est pour les femmes un espace d’assignation à des tâches qu’elles peinent à considérer comme valorisantes. (dir. Monique, 33 ans, est mariée et elle a trois enfants dont elle s’occupe quasiment seule. Unemployment Experience and Social Policy in the European Union. 10Une spécificité du chômage des femmes réside dans sa dépendance à l’égard de certaines conventions de mesure. 519-534. En début de carrière, en revanche, les femmes sont moins au chômage que les hommes. « Le problème du chômage des jeunes en Afrique est plus complexe que dans les au-tres régions du monde. & D. Serre (2014), « Les rouages du genre. 39Certains entretiens avec des mères sont structurés par la recherche d’emploi, une recherche active et définie en termes de compétition. Elles concentrent, de manière typique, la complexité de la situation des femmes au chômage. Dans nombre de pays européens, on observe des taux de chômage plus élevés pour les femmes. C’est dans cette direction que s’inscrit cette contribution, qui explore l’hypothèse de spécificités éventuelles des expériences des femmes au chômage. Regards croisés France, Europe, Amérique Latine, Paris, Éditions La Découverte. URL : http://journals.openedition.org/sociologies/5966, Centre de sociologie des organisations (CNRS - Sciences Po), Paris (France) - didier.demaziere@siencespo.fr. Malsan S. (2001), Les Filles d’Alcatel : histoire d’une reconversion industrielle, Toulouse, Éditions Octarès. Une étude de l'Office fédéral de la statistique indique que le taux de chômage est plus élevé chez les femmes que chez les hommes. D’une part elles ont des diplômes professionnels, au moins de niveau baccalauréat et ont exercé des emplois qualifiés correspondant à leurs formations (commerciale, assistante de gestion, rédactrice de presse). Bourdieu P. (1997), Méditations pascaliennes, Paris, Éditions du Seuil. Néanmoins, l’attention portée à quelques cas atypiques a aussi permis d’identifier le poids spécifique des configurations familiales. Aussi nous avons développé une méthode de comparaison et de catégorisation des entretiens visant moins à définir des points de fixation de sens qu’à inventorier des significations contrastées, à expliciter les articulations qui les organisent en dégradés, variations et ambivalences, puis, dans un double mouvement d’organisation du matériau et de théorisation progressive, à dessiner une carte permettant de positionner chaque entretien. Il vaut mieux que je fais un troisième, et je les élève, et puis je reprends après.